Guide du vêtement isolé
L’hiver, pour affronter les éléments, on n’a pas toujours envie de sortir habillé en oignon. La solution alternative? Les vêtements isolés, plus chauds, plus minces, plus aptes à faciliter les mouvements. Voici comment choisir son parka, sa doudoune ou son anorak… et bien se prémunir des grands froids.
ACHAT
En général, on porte des vêtements isolés dans deux types de circonstances : d’une part, en milieu urbain; d’autre part, lors de la pratique d’activités qui ne nécessitent qu’une faible dépense d’énergie (comme le ski alpin) et/ou qui se déroulent dans un environnement particulièrement froid (comme le camping d’hiver). Dans un cas comme dans l’autre, il faut se préoccuper de trois choses :
- de la zone de confort, c’est-à-dire la capacité du vêtement à résister à différentes températures ;
- du type d’isolant préconisé (synthétique ou duvet) ;
- de la fabrication du vêtement.
La zone de confort
Elle correspond aux basses températures contre lesquelles le vêtement assure une protection. Pour bien la déterminer, il faut envisager tous les scénarios possibles d’utilisation, au cours d’une année donnée, et évaluer quel est l’indice de chaleur qui correspond le mieux à la réalité de l’utilisateur.
Même si on peut se fier généralement sur les cotes de températures (-15 °C, -25 °C, -40 °C, etc.) fournies par le manufacturier, on doit aussi considérer le métabolisme, le type de diète et la tolérance au froid de l’utilisateur, entre autres variables qui influenceront le choix final du vêtement. Ainsi, une personne frileuse aura avantage à choisir un vêtement plus chaud, même si elle ne prévoit pas l’utiliser dans des conditions de basse température.
L’isolant
La qualité d’un isolant se mesure à sa capacité à retenir l’air, lequel n’est pas un bon conducteur thermique. Plus un isolant emprisonne l’air facilement, plus il pourra résister à de basses températures.
Bien que plusieurs isolants synthétiques soient de plus en plus performants, le duvet demeure l’un des meilleurs isolants qui soient : en fait, rien n’est plus chaud ni plus confortable, pour un vêtement. Il sera généralement à privilégier en milieu urbain.
Il existe plusieurs qualités de duvets. Ainsi, un vêtement épais isolé en duvet n’est pas nécessairement plus chaud qu’un semblable vêtement plus mince : tout dépend de la qualité de la plume du duvet. En général, plus la tige de cette plume est mince et souple, plus le duvet sera doté d’un pouvoir isolant accru. En outre, bien que le duvet de canard fasse preuve d’un excellent pouvoir isolant, le duvet d’oie est réputé de meilleure qualité.
Cela dit, le duvet comporte quelques inconvénients :
- il perd sa capacité à emprisonner la chaleur, lorsqu’il est humide ou détrempé ;
- il est difficile à faire sécher ;
- il est contre-indiqué pour les personnes souffrant d’allergies ;
- son prix d’achat est plus élevé.
Pour leur part, les isolants synthétiques sont plus lourds, moins faciles à comprimer et moins durables que le duvet, mais ils sont moins coûteux. En revanche, les isolants synthétiques absorbent moins bien l’eau et ils conservent plus facilement leur indice de chaleur tout en séchant plus rapidement. Du coup, ils sont donc moins sujets à la moisissure et ils sont souvent plus appropriés pour la pratique d’activités qui entraînent la production d’humidité corporelle.
La construction
Une fois l’isolant choisi, il faut maintenant passer à la coquille extérieure. Celle-ci a trois fonctions :
- garder l’isolant en place ;
- servir d’écran contre le vent ;
- permettre à la transpiration interne de s’échapper.
Généralement, la coquille est fabriquée en nylon de type ripstop (qui empêche les accrocs de s’agrandir) ou taffetas. Léger, le nylon doit aussi être tissé serré pour éviter que l’isolant s’accumule dans un coin du sac tout en minimisant l’infiltration du vent.
La doublure intérieure doit pour sa part pouvoir respirer et permettre de laisser s’évacuer l’humidité. Le coton et le poly-coton, qui se détrempent facilement, sont donc à proscrire.
Pour éviter que le froid ne s’infiltre par les points de couture, les couches d’isolant doivent idéalement se chevaucher et non pas être cousues bord à bord. Dans le cas du duvet, on préconise parfois la création de petits conduits en maille qui sont cousus de la doublure à la coquille, pour éviter que le duvet ne s’accumule à un endroit plus qu’à un autre, tout en éliminant l’infiltration d’air froid.
Les fermetures éclair devraient être torsadées et fabriquées en nylon, plus légères, plus faciles à manipuler et moins enclines à rester coincées, contrairement aux fermetures éclair « à dents ».
UTILISATION
Idéalement, le vêtement doit être porté près du corps, pour minimiser la quantité d’air intérieur à réchauffer. Les cordons inférieurs, s’il y en a, doivent être ajustés pour éviter que l’air chaud ne s’échappe par le dessous.
Puisque nous perdons jusqu’à 80% de la chaleur par la tête, la présence d’un capuchon sur le vêtement est généralement appropriée, même s’il est amovible. Par temps très froid, celui-ci maintient la chaleur à l’intérieur; lorsque le climat extérieur se réchauffe, on n’a qu’à le retirer pour laisser s’échapper l’excédent de chaleur.
Le port d’une écharpe est recommandé en tout temps, pour tenir lieu de « bouchon de chaleur » dans la partie supérieure du vêtement. Encore là, on n’a qu’à dénouer l’écharpe si le vêtement tend à se transformer en étuve.
ENTRETIEN
Avant de remiser le vêtement isolé, il est recommandé de le secouer et de l’aérer pour qu’il soit complètement sec.
Il est préférable de remiser le vêtement en le suspendant dans un endroit sec et à l’abri du soleil.
Pour laver le vêtement isolé, choisir un savon liquide doux pour l’isolant synthétique et un savon spécial pour l’isolant en duvet.
Laver le vêtement à la main dans une baignoire ou dans une lessiveuse à chargement frontal, en utilisant le cycle délicat. Remonter la fermeture éclair et réunir les velcros avant de procéder.
Dans le bain, laisser le vêtement tremper, faire mousser le détergent, puis rincer plusieurs fois jusqu’à ce que l’eau soit claire. Tamponner le vêtement pour retirer le plus d’eau possible, mais ne jamais essorer. Pour retirer le vêtement de la baignoire, le prendre en entier et l’étendre sur sa pleine longueur, pour ne pas abîmer l’intérieur.
Sécher le vêtement dès que possible (surtout s’il est en duvet), à l’air froid ou tiède, en le plaçant dans une sécheuse à culbutage. Placer quelques balles de tennis dans la sécheuse afin d’accélérer le séchage, donner du volume au vêtement et bien répartir l’isolant à l’intérieur.