Construction
De façon globale, la chaussure est d’abord constituée de la tige, c’est-à-dire de tout ce qui se trouve au-dessus de la semelle. La tige est notamment formée de l’empeigne, qui forme le dessus de la chaussure, de sa pointe jusqu’au cou-de-pied (en ligne droite avec le bas de la cheville); du bout, qui recouvre la région des orteils; de la languette qui forme le prolongement de l’empeigne (ou qui est située sous celle-ci) et qui protège l’avant du pied; et du bracelet (ou collet), sorte de joint d’étanchéité qui empêche que quoi que ce soit puisse s’introduire à l’intérieur de la chaussure. Enfin, on retrouve l’arrière de la chaussure, formé de l’emboîtage reliant les quartiers, c’est-à-dire les deux côtés arrières de la tige, auxquels on intègre parfois un contrefort, sorte de soutien renforci qui maintient fermement le talon en place et minimise les risques de se fouler la cheville.
La semelle est séparée en trois couches : la semelle d’usure, qui entre en contact direct avec le sol; la semelle intérieure (ou première semelle) sur laquelle repose le pied; et la semelle intercalaire prise en sandwich entre les deux précédentes, et qui absorbe les chocs. Cette dernière est parfois surmontée d’un cambrion, c’est-à-dire un renforcement de longueur variable qui donne plus de rigidité à l’ensemble. À l’intérieur, une fausse semelle (ou semelle de confort) amovible est souvent déposée dans la chaussure. Enfin, la doublure se moule au pied à l’intérieur, pour assurer confort et soutien.
Matériaux
Le cuir est sans contredit le matériau le plus couramment utilisé dans la fabrication des chaussures. Souple, résistant, respirant, relativement imperméable et imperméabilisable, il peut être entier (on dit « pleine fleur ») et dès lors particulièrement robuste et coûteux. Il peut aussi provenir d’une part de peau animale plus mince, ce qui le rend plus abordable mais moins résistant.
Quand on sable le côté intérieur du cuir, on le transforme en suède, ce qui le rend plus flexible et plus respirant, mais aussi moins robuste. Un autre procédé de finition par sablage permet plutôt de transformer le cuir en nubuck, lui donnant ainsi l’apparence d’une peau de daim.
Enfin, le cuir entre souvent dans la composition de la doublure : confortable, il se moule plus rapidement à la forme du pied, mais il alourdit alors la chaussure.
Ressemblant au cuir au premier coup d’œil et quasi-hydrofuge, le cuir synthétique est plus sensible à l’abrasion, respire moins bien et tend à se fendiller lorsqu’il est trop exposé au soleil. Mais pour le reste, il partage à peu près les mêmes propriétés que le cuir véritable et ce à moindre coût.
Utilisé dans la fabrication de bottes de randonnée extrême ou d’alpinisme, le plastique est tout aussi imperméable que rigide. Il est parfois intégré dans la fabrication de certaines parties des chaussures (bout, cambrion, etc.)
Plusieurs tissus synthétiques entrent fréquemment dans la composition des chaussures et des bottes, que ce soit pour leur légèreté, leur faible coût que pour leur respirabilité relative. En général, on utilise alors du polyester ou du nylon, que ce soit pour la tige ou pour la doublure de la chaussure. La plupart du temps, l’intérieur de la chaussure est fait de polyester On retrouve toutefois quelques exceptions où l’on préfère le cuir, comme notamment dans la fabrication des bottes de randonnée.
Une récente génération de chaussures comprend des empiècements plus ou moins grands de filet en nylon ou en polyester, ce qui a pour effet de ventiler la tige. La tige des chaussures amphibies est essentiellement fabriquée de cette façon.
Dans un registre opposé, le caoutchouc se démarque par son imperméabilité mais souffre de par son hermétisme : il ne laisse aucunement s’évacuer la chaleur et l’humidité. Par contre, il est fort utile lorsqu’on le fait entrer dans la composition de certaines parties de la tige et surtout pour fabriquer la semelle dure.
On intègre parfois des membranes imper-respirantes à l’intérieur des chaussures pour faciliter l’évacuation de l’humidité vers l’extérieur. À l’occasion, de semblables membranes sont couplées à des filets ainsi la chaussure respire et demeure imperméable.
Enfin, dans la semelle intercalaire, on incorpore souvent du polyuréthane qui est assez lourd, mais aussi de l’Evazote (EVA) si on veut obtenir confort et durabilité. Le carbone ou la fibre de verre sont quant à eux souvent employés pour donner davantage de rigidité au cambrion.